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66. (Diciembre 2012) Incendies, de Wajdi Mouawad
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Escrito por Marta Macho Stadler (Universidad del País Vasco)   
Jueves 27 de Diciembre de 2012

Incendies, de Wajdi Mouawad

La historia, los incendios

Esta durísima obra de teatro habla de la violencia, de la venganza, de la importancia de lo escrito y de lo hablado, de la recuperación de la memoria, de la búsqueda de los orígenes, de la herencia, de las huellas que dejan lo vivido...

Los personajes principales de esta obra son siete:

  1. la madre fallecida Nawal Marwan,
  2. Jeanne Marwan (o Jannaane) y Simon Marwan (o Sarwane), los hijos gemelos –de 22 años en el momento de morir su madre– de Nawal,
  3. el notario y amigo de Nawal Hermile Lebel,
  4. el enfermero de Nawal, Antoine Ducharme,
  5. la compañera de Nawal, Sawda, y
  6. Nihad Harmanni, el primer hijo de Nawal.

La obra se divide en cuatro actos, cuatro incendios, que son los que ‘queman’ a cada personaje en un momento de la historia:

  1. el incendio de Nawal,
  2. el incendio de la infancia,
  3. el incendio de Jannaane, y
  4. el incendio de Sarwane.

Nawal acaba de morir, después de haber dejado de hablar de manera repentina durante cinco años. A través de su amigo, el notario Hermile Lebel, deja a su hija y a su hijo –los gemelos Jeanne y Simon– un testamento en forma de misión: la misión de entregar una carta a un padre que creían muerto y otra a un hermano del que desconocían la existencia. Tras cumplir con este cometido, podrán poner su nombre sobre la tumba y abrir otras dos misivas dirigidas a los gemelos, que romperían el silencio de todos aquellos años.

Jeanne y Simon deben dejar Canadá –país en el que creen haber nacido– para regresar al Líbano y encontrar sus orígenes, convirtiéndose en Jannaane y Sarwane. En esta búsqueda se esconde la necesidad de comprender la historia de su madre, y por lo tanto la suya propia.

A través de la técnica de la analepsis, se va conociendo la historia de Nawal, a la que se le arrebata con tan sólo quince años al hijo nacido de la relación con su amado Wahab. Nazira, la abuela de Nawal, muere poco después, pero le dedica antes estas bellas palabras[i]:

Ne tombe pas, Nawal, ne dis pas oui. Dis non. Refuse. [....] N’accepte pas, Nawal, n’accepte jamais. Mais pour pouvoir refuser, il faut savoir parler. [...] Apprends à lire, à écrire, à compter, à parler : apprends à penser. Nawal. Apprends.

Nawal abandona su poblado, siguiendo el consejo de su abuela, y regresa años más tarde –sin volver a ver a su amado– para buscar al niño que le quitaron. En su viaje le acompaña Sawda, que desea aprender a leer. Se encuentran en mitad de una sangrienta guerra, en la que los refugiados huyen de un sur sitiado, perseguidos por milicianos que violan y asesinan de manera impune.

Hay un verdadero incendio en la historia, el de un autobús del que Nawal consigue salir de manera milagrosa. Sawda y Nawal deben matar para defenderse, y cuando Nawal piensa que ya no va a encontrar nunca a su niño perdido, decide matar al jefe de las milicias, aunque sabe que la venganza no es el camino. Nawal es encarcelada en la prisión de Kfar Rayat, en la que es sometida a terribles torturas por parte de Abou Tarek. Fruto de las continuas violaciones de su verdugo, Nawal queda embarazada y da a luz a los dos gemelos.

Como parte del legado de su madre, Jeanne y Simon deben encontrar a su padre –al que creían muerto– y a su hermano mayor, y conocer la historia del incomprensible silencio de Nawal.

Incendies, de Wajdi Mouawad

Las matemáticas de ‘Incendies’

Jeanne enseña teoría de grafos en la universidad, y en una de sus clases ya habla de la complejidad de la vida y de la toma de decisiones[ii]:

Je ne peux pas dire aujourd’hui combien d’entre vous passeront à travers les épreuves qui vous attendent. Les mathématiques telles que vous les avez connues jusqu’à présent ont eu pour but d’arriver à une réponse stricte et définitive en partant de problèmes stricts et définitifs. Les mathématiques dans lesquelles vous vous engagez en suivant ce cours d’introduction à la théorie des graphes sont d’une toute autre nature puisqu’il sera question de problèmes insolubles qui vous mèneront, toujours, vers d’autres problèmes tout aussi insolubles. Les gens de votre entourage vous répéteront que ce sur quoi vous vous acharnez est inutile. Votre manière de parler changera et, plus profondément encore, votre manière de vous taire et de penser. C’est cela précisément que l’on vous pardonnera le moins. On vous reprochera souvent de dilapider votre intelligence à des exercices théoriques absurdes, plutôt que de la mettre au profit de la recherche contre le sida ou d’un traitement contre le cancer. Vous n’aurez aucun argument pour vous défendre, car vos arguments sont eux-mêmes d’une complexité théorique absoluent épuisante. Bienvenue en mathématiques pures, c’est-à-dire au pays de la solitude. Introduction à la théorie des graphes.

Poco después, Jeanne explica lo que es un grafo de visibilidad, aludiendo en su explicación a las relaciones familiares. Volverá a hablar más adelante de este objeto matemático, cuando –en sus propias palabras– deba añadir a su propio grafo de visibilidad –el que representa su familia– a su padre y a su hermano mayor:[iii]

Prenons un polygone simple à cinq côtés nommés A, B, C, D et E. Nommons ce polygone le polygone K. Imaginons à présent que ce polygone représente le plan d’une maison où vit une famille. Et qu’à chaque coin de cette maison est posté un des membres de cette famille. Remplaçons un instant A, B, C, D, et E par la grand-mère, le père, la mère, le fils, la fille vivant ensemble dans le polygone K. Posons alors la question à savoir qui, du point de vue qu’il occupe, peut voir qui. La grand-mère voit le père, la mère et la fille. Le père voit la mère et la grand-mère. La mère voit la grand-mère, le père, le fils et la fille.Le fils voit la mère et la soeur. Enfin la soeur voit le frère, la mère et la grand-mère. […] Maintenant, enlevons les murs de la maison et traçons les arcs uniquement entre les membres qui se voient. Le dessin auquel nous arrivons est appelé graphe de visibilité du polygone K. […] Il existe donc trois paramètres avec lesquels nous jonglerons au cours des trois prochaines années : les applications théoriques des polygones... […] Les graphes de visibilté des polygones... […] Enfin, les polygones et leur nature. [...] Le problème est le suivant : pour tout polygone simple, je peux facilement – comme nous avons démontré – tracer son graphe de visibilité et son application théorique. Maintenant, comment puis-je, en partant d’une application théorique, celle-ci par exemple, tracer le graphe de visibilité et ainsi trouver la forme du polygone concordant ? Quelle est la forme de la maison où vivent les membes de cette famille représentée par cette application ? Essayer de dessiner le polygone. [...] Vous n’y arriverez pas. Toute la théorie des graphes repose essentiellement sur ce problème pour l’instant impossible à résoudre. Or, c’est cette impossibilité qui est belle.

Tras recoger la carta destinada a su padre de las manos del notario para cumplir los deseos de su madre, Jeanne dice a Lebel[iv]:

En mathématiques, 1 + 1 ne font pas 1,9 ou 2,2. Ils font 2. Que vous soyez de bonne humeur ou très malheureux, 1 et 1 font 2. Nous appartenons tous à un polygone, monsieur Lebel. Je croyais connaître ma place à l’intérieur du polygone auquel j’appartiens. Je croyais être ce point qui ne voit que son frère Simon et sa mère Nawal. Aujourd’hui, j’apprends qu’il est possible que du point de vue que j’occupe, je puisse voir aussi mon père ; j’apprends aussi qu’il existe un autre membre à ce polygone, un autre frère. Le graphe de visibilité que j’ai toujours tracé est faux. Quelle est ma place dans le polygone ? Pour trouver, il me faut résoudre une conjecture. Mon père est mort. Ça, c’est la conjecture. Tout porte à croire qu’elle est vraie. Mais rien ne la prouve. Je n’ai pas vu son cadavre, pas vu sa tombe. Il se peut, donc, entre 1 et l’infini, que mon père soit vivant. Au revoir, monsieur Lebel.

El descubrimiento de la terrible verdad –el padre y el hermano mayor son la misma persona– rompe con todas las certezas en las que se cree sin dudar –como que uno más uno son dos–. A través de la conjetura de Collatz la realidad sale a la luz[v]:

Simon (S) : Tu m’as toujours dit que un plus un font deux. Est-ce que c’est vrai ?
Jeanne (J) : Oui... C’est vrai...
S : Tu ne m’as pas menti ?
J : Mais non ! Un et un font deux !
S : Ça ne peut jamais faire un ?
J : Qu’est-ce que tu as trouvé, Simon ?
S : Un plus un, est-ce que ça peut faire un ?
J : Oui.
S : Comment ça ?!
[...]
S : Explique-moi comment un plus un font un, tu m’as toujours dit que je ne comprenais jamais rien, alors là c’est le temps maintenant ! Explique-moi !
J : D’accord ! Il y a une conjecture très étrange en mathématiques. Une conjecture qui n’a jamais encore été démontrée. Tu vas me donner un chiffre, n’importe lequel. Si le chiffre est pair, on le divise par deux. S’il est impair, on le multiplie par trois et on rajoute un. On fait la même chose avec le chiffre qu’on obtient. Cette conjecture affirme que peu importe le chiffre de départ, on arrive toujours à un. Donne un chiffre.
S : Sept.
J : Bon sept est impar. On le multiplie par trois, on rajoute un, ça donne...
S : Vingt-deux
J : Vingt-deux est pair, on divise par deux.
S : Onze.
J : Onze est impair, on le multiplie par trois, on rajoute un :
S : Trente-quatre.
J : Trente-quatre est pair. On le divise par deux, dix-sept. Dix-sept est impar, on multiplie par trois, on rajoute un, cinquante-deux. Cinquante-deux est pair, on divise par deux, vingt-six. Vingt-six est pair, on divise par deux, treize. Treize es impar. On multiplie par trois, on rajoute un, quarante. Quarante est pair, on divise par deux, vingt. Vingt est pair, on divise par deux, dix, dix est pair, on divise par deux, cinq. Cinq est impair, on multiplie par trois, on rajoute un. Seize. Seize est pair, on divise par deux, huit, huit est pair, on divise par deux, quatre, quatre est pair, on divise par deux, deux, deux est pair, on divise par deux, un. Peu importe le chiffre de départ, on arrive à... Non !

Incendies, de Wajdi Mouawad

Los silencios, lo que no se dice

Nawal enmudece al enterarse, de manera casual, que su verdugo es su propio hijo.

En la carta final a los gemelos, e intentando justificar su mutismo, Nawal les dice[vi]:

Il y a des vérités qui ne peuvent être révélées qu’à la condition d’être découvertes.

Aunque no se da ningún nombre en la obra, se reconoce la cruel guerra del Líbano que tuvo lugar entre 1975 y 1989; por ejemplo, el incendio del autobús en 1975 y las masacres de los campos de refugiados de Sabra y Chatila se evocan a lo largo de la obra.

Más información

Nota: Las traducciones de los extractos de la obra son de la autora de la reseña.

Notas:

[i] No caigas, Nawal, no digas sí. Dí no. Niega. [....] No aceptes, Nawal, no aceptes nunca. Pero, para poder negar, hay que saber hablar. [...] Aprende a leer, a escribir, a contar, a hablar: aprende a pensar. Nawal. Aprende.

[ii] No puedo decir en este momento cuántos de entre vosotros pasarán por las pruebas que le esperan. Las matemáticas que habéis conocido hasta ahora han tenido como objetivo encontrar una respuesta estricta y definitiva a problemas estrictos y definitivos. Las matemáticas en las que os embarcáis al seguir este curso de introducción a la teoría de grafos son de naturaleza completamente diferente, porque se tratará con problemas insolubles que os llevarán siempre a otros problemas igualmente insolubles. La gente de vuestro entorno os repetirá que eso en lo que os obstináis es inútil. Cambiará vuestra manera de hablar, y más aún, vuestra forma de callar y de pensar. Esto es precisamente lo que menos os perdonarán. Os reprocharán a menudo el malgastar vuestra inteligencia en ejercicios teóricos absurdos en vez de ponerla al servicio de la investigación contra el SIDA o de un tratamiento contra el cáncer. No tendréis ningún argumento para defenderos, ya que vuestros argumentos son en sí mismos de una complejidad teórica absolutamente agotadora. Bienvenidos a las matemáticas puras, es decir, al país de la soledad. Introducción a la teoría de grafos.

[iii] Consideremos un polígono simple con cinco lados etiquetados A, B, C, D y E. Llamamos a este polígono, el polígono K. Ahora imaginemos que este polígono representa el plano de una casa donde vive una familia. Y en cada rincón de la casa se sitúa uno de los miembros de esta familia. Reemplacemos por un instante A, B, C, D y E por la abuela, el padre, la madre, el hijo, la hija que viven juntos en el polígono K. Nos planteamos entonces la cuestión de quien –desde el punto de vista que ocupa– ve a quien. La abuela ve al padre, a la madre y a la hija. El padre ve a la madre y a la abuela. La madre ve a la abuela, al padre, al hijo y a la hija. El hijo ve a la madre y a la hermana. Por último, la hermana ve a su hermano, a la madre y a la abuela. [...] Ahora, quitemos las paredes de la casa y unamos mediante caminos sólo los miembros de la familia que se ven. El dibujo al que llegamos se llama grafo de visibilidad del polígono K. [...] Hay tres parámetros con los que jugaremos a lo largo de los próximos tres años: las aplicaciones teóricas de los polígonos... [...] Los grafos de visibilidad de los polígonos... [...] Por último, los polígonos y su naturaleza. [...] El problema es el siguiente: para cualquier polígono simple, se puede trazar fácilmente –como hemos demostrado– su grafo de visibilidad y su aplicación teórica. Ahora, ¿cómo se puede –partiendo de una aplicación teórica, ésta por  ejemplo–, dibujar el grafo de visibilidad y así encontrar la forma del polígono concordante? ¿Cuál es la forma de la casa en la que viven los miembros de la familia representada por esta aplicación? Intentad dibujar el polígono. [...] No lo conseguiréis. La teoría de grafos se basa esencialmente en este problema, de momento imposible de resolver. Ahora bien, es esta imposibilidad la que es  bella.

[iv] En matemáticas, 1 + 1 no son 1,9 o 2,2. Son 2. Ya se esté de buen humor o se sea  infeliz, 1 y 1 son 2. Todos pertenecemos a un polígono, Sr. Lebel. Pensé que conocía mi lugar en el interior del polígono al  que pertenezco. Creía ser el punto que sólo ve a su hermano Simon y a su madre Nawal. Ahora, me entero de que, desde el lugar que ocupo, es posible que pueda ver también a mi padre; me entero además de que existe otro miembro de este polígono, otro hermano. El grafo de visibilidad que siempre he dibujado es falso. ¿Cuál es mi lugar en el polígono? Para saberlo, tengo que resolver una conjetura. Mi padre está muerto. Ésa es la conjetura. Todo lleva a pensar que es verdadera. Pero nada la demuestra. No he visto su cadáver, no he visto su tumba. Es posible, por lo tanto, entre el 1 y el infinito, que mi padre esté vivo. Adiós, Sr. Lebel.

[v] S: Siempre me has dicho que uno más uno son dos. ¿Es verdad?
J: Sí ... Es verdad ...
S: ¿No me has mentido?
J: ¡No! Uno y uno son dos!
S: ¿Nunca es uno?
J: ¿Qué has descubierto, Simon?
S: Uno más uno ¿ puede ser uno?
J: Sí.
S: ¿Qué?
[...]
S: Explícame como uno más uno puede ser uno, siempre me has dicho que no entendía nada, así que ¡ahora  es el momento! ¡Explícame!
J: ¡De acuerdo! Hay una conjetura muy extraña en matemáticas. Una conjetura que nunca se ha demostrado. Me vas a dar un número, cualquiera. Si el número es par, se divide por dos. Si es impar, se multiplica por tres y se suma uno. Haremos lo mismo con el número que se obtiene. Esta conjetura afirma que cualquiera que sea el número de partida, por este procedimiento se llega siempre a uno. Di un número.
S: Siete.
J: Bueno siete es impar. Lo multiplicamos por tres y le añadimos uno, da...
S: Veintidós.
J: Veintidós es par, se divide por dos.
S: Once.
J: Once es impar, se multiplica por tres, y se añade uno:
S: Treinta y cuatro.
J: Treinta y cuatro es par. Se divide por dos, diecisiete. Diecisiete es impar, se multiplica por tres, y se suma uno, cincuenta y dos. Cincuenta y dos es par, se divide por dos, veintiséis. Veintiséis es par, se divide por dos, trece. Trece es impar. Se multiplica por tres y se suma uno cuarenta. Cuarenta es par, se divide por dos, veinte. Veinte es par, se divide por dos, diez, diez es par, se divide por dos, cinco. Cinco es impar, se multiplica por tres y se suma uno. Dieciséis. Dieciséis es par, se divide por dos, ocho, ocho es par, se divide por dos, cuatro, cuatro es par, se divide por dos, dos, dos es par, se divide por dos, uno. Independientemente de la cifra inicial, se llega a... ¡No!

[vi] Hay verdades que sólo pueden ser reveladas a condición de ser descubiertas.

 

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